Chantal BonhommeQuel est donc ce mot qui suscite à nouveau tant de passions ? C’est une attitude, un comportement, qui bien qu’existant au quotidien, trouve sa justification dans les crises profondes (sociales, économiques) que connaissent notre pays.

A ce mot, on associe, cet être différent de nous qui vient d’un autre pays, avec une autre culture, d’autres mœurs ! Qui est donc cet être qui nous fait peur ? Qui est cet individu qu’on accuse de tous les maux dont souffre notre pays ? Qui est à la base du chômage ? Qui contribue à creuser notre déficit ?

Ce mot que j’ai tant de mal à dire, à prononcer, à écrire, se définit comme étant une idéologie qui, partant du postulat de l’existence de races humaines, considère que certaines races sont intrinsèquement supérieures à d’autres.

Vous l’aurez compris, il s’agit du « racisme ».

La nouveauté, est que la parole « raciste » se libère plus facilement ; elle est aussi plus assumée ! Sauf que par mimétisme, nos enfants, ces êtres qu’on considère comme « innocents » le scandent.

Est-ce ce monde de « haine » que nous souhaitons montrer en exemple à nos enfants ? Avons-nous envie de les élever dans la peur de l’inconnu surtout dans ce monde qui tend vers la globalisation ? Dans ce monde où les frontières n’existent presque plus ?

Lorsqu’un être humain, quel qu’il soit, est bafoué dans sa dignité, ce sont tous les hommes qui souffrent avec lui, dans leur chair, au plus profond… c’est le sens même du mot « fraternité » qui est inscrit au fronton de nos mairies.

Je souffre avec les juifs face à l’antisémitisme, avec les femmes face au machisme, avec l’étranger face à la xénophobie, avec le faible face à la brutalité du fort.

Noire de peau, je souffre évidemment un peu plus lorsque je vois mes frères et sœurs- c’est comme cela que nous nous appelons- réduits à l’état animalier dans lequel certains voudraient les renvoyer.

Mais  je ne me pose pas en victime. Je sais que le racisme fait partie de l’être humain, de tous les êtres humains, car nous avons peur de l’autre, de celui qui est différent et que ce sentiment est exacerbé quand les difficultés économiques s’amoncellent. Mais il est une chose qui s’appelle la Civilisation qui nous invite à nous élever au-dessus de nos faiblesses, au-dessus de nous-mêmes.

Nous avons la chance de vivre dans un pays Républicain qui a éclairé le monde avec sa pensée humaniste. Ne gâchons pas ce capital.

Noire de peau, je vous côtoie tous les jours au Cercle, vous les dirigeants d’entreprise et je vous apprécie. J’apprécie votre réflexion, votre humanisme, votre capacité de remise en cause, votre désir de faire progresser modestement mais surement les rapports entre les hommes dans l’entreprise.… et je découvre en vous côtoyant, moi dont les responsabilités sont plus modestes, que vous êtes les mieux placés pour porter une parole apaisée dans une Société qui ne l’est plus.

C’est aussi, je crois, le rôle de ce Cercle que je suis fière de servir.

 Chantal Bonhomme – Novembre 2013

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