Notre ambition pour le Cercle par Gérald Karsenti

C’est tout d’abord un grand honneur pour moi de prendre la présidence du Cercle du leadership. Je m’appuierai bien entendu sur les partenaires actuels du Cercle et sur Philippe Wattier — son Directeur en charge de l’opérationnel — qui ont crée ensemble ce formidable environnement de réflexion autour d’un thème qui m’est très cher, le leadership. Ce think tank ou ce laboratoire d’idées — à présent très reconnu — réunit de multiples talents, des dirigeants venant de tout horizon, de toutes les tailles d’entreprises et de toutes les fonctions. C’est une formidable opportunité pour moi — dirigeant d’entreprise et professeur affilié en leadership à HEC Paris — de confronter mes idées aux autres, d’échanger et surtout d’apprendre. Merci pour la confiance qui m’est ainsi témoignée.

Nous avons tous beaucoup de chance face à l’avenir qui s’ouvre devant nous. Le monde est en effet en plein bouleversement. Michel Serres disait récemment que nous vivions un « changement de monde ». Je le crois aussi. Les entreprises vont devoir se préoccuper de sujets qui n’étaient pas dans leurs priorités immédiates. L’environnement, l’insertion des jeunes, l’accompagnement des seniors — pour que leur dernière partie de carrière soit aussi productive que les premières — ou l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle en sont quelques exemples. Je ne dis pas qu’elles ne s’en occupent pas aujourd’hui. Elles le font. Mais demain, elles seront également jugées et évaluées sur ces références. La mesure de la performance d’une firme ne sera plus seulement basée sur les simples critères de rentabilité financière ou de perspective économique. Elle revêtira de multiples facettes qui donneront de l’entreprise moderne une vision plus complète. L’impact sociétal sera jaugé et la valorisation de nos entreprises tiendra compte de leur action globale.

Un parallèle pourrait être fait avec un individu. Lorsque vous regardez une personne, vous l’appréciez ou pas en fonction de divers éléments, propre à votre sensibilité. Son succès financier est un facteur de reconnaissance mais il est loin d’être le seul. Les valeurs, la culture, la façon de se comporter, l’humour, l’image projetée, la réputation, tout compte, c’est ce qui constitue la personnalité. Et bien, pour une entreprise c’est un peu la même chose. Il n’y a aucune raison de ne porter son jugement que sur la performance économique et la valorisation boursière qui en découle. Car si les résultats financiers sont essentiels — sans eux rien n’est possible — le reste est également vital.

Le leadership est donc promis à évoluer. Les profils des leaders de demain aussi. Il en a toujours été ainsi. Les grandes mutations sont d’abord humaines.

Et c’est justement ce qui nous passionne tous. Imaginez …

Comment des femmes et des hommes ont pu — par leurs actes, leurs comportements ou leurs idées — changer le monde ?

Comment certaines situations ont permis à certains individus de se révéler ? Winston Churchill, le Général de Gaulle ou Marie Curie en sont des exemples évidents.

Voilà des questions — parmi les centaines que nous nous posons quotidiennement — qui nous amènent à réfléchir. Car certes les structures et les systèmes survivent aux hommes mais inversement sans leadership l’humanité n’en serait pas là.

Chaque année le Cercle du leadership choisit un thème de travail, un angle pour analyser notre société. Nous sommes en train de le faire pour 2015. Les membres du conseil y réfléchissent et d’ici peu nous l’aurons défini.

Je voudrais terminer ce premier édito sur une touche plus personnelle. Des idées qui sont importantes pour moi. Mes convictions.

Je crois tout d’abord beaucoup à l’apport d’une collaboration entre générations. Comme de nombreux membres, je suis convaincu que nous devons intégrer au Cercle des leaders venant des générations des Baby-Boomers, des générations X, Y et demain pourquoi pas Z. Le bénéfice que nous pourrons en tirer me paraît couler de source, le partage mais également la transmission sont essentiels.

Par ailleurs, je prône l’atteinte d’une mixité parfaite au sein des entreprises et des états. Je suis persuadé que le monde s’en portera mieux. Question d’équilibre !

Nous avons du travail et de belles réflexions à venir !

 Gérald Karsenti – 9 octobre 2014

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