Catherine Thomas-Etienne

J’ai souri en découvrant la dernière trouvaille du zèbre hexagonal, Alexandre Jardin. Connaissez-vous « Bleu, blanc, zèbre » ? Selon les dires de son fondateur, il s’agit d’un mouvement apolitique, réunissant des « faizeux » de tous bords et de conditions, pour FAIRE des choses. En vrai. Il s’agit de mettre sur pied une collaboration entre des personnes qui ont des besoins précis (lecture, apprentissage, travail,…) et d’autres qui possèdent une expertise (professeurs, chefs d’entreprises, maires de petites communes, citoyens lambda). Ces derniers partagent avec les premiers leurs connaissances, leurs idées, leurs savoir-faire, leur temps. C’est-à-dire leur valeur. Et ça marche ! Y compris dans la fonction publique, qui, bien évidemment et quoiqu’on en dise, compte des tas de gens formidables. La France – et le reste du monde – bascule en mode collaboratif … essentiellement à l’initiative de ses citoyens, bien plus que de l’Etat.

J’ai souffert en voyant comment la mer Méditerranée est devenue, au fil des ans, un amer tombeau pour des êtres humains en quête de survie. Ceux qui tentent ce terrible voyage ne trouvent plus aucune valeur dans leurs pays en guerre ou misérable. Et l’on parle bien ici de valeur au sens large : valeur du travail, valeur du salaire, valeur de la sécurité, valeur de la liberté, valeur de la vie humaine. Au-delà de quelques euros et de quoi manger, ce sont bien ces valeurs-là qui les font braver les obstacles, la cupidité et, finalement, la mort. Quel sens devrait prendre un partage de valeur(s) dans ce contexte mondial si cruel et quel équilibre trouver dans des relations nord-sud qui en sont si dépourvues ?

J’ai pensé, malgré tout, que nous pouvions, que nous devions, au Cercle, poursuivre nos réflexions et nos travaux en ce sens. A notre humble échelle, nous pouvons, nous devons, développer notre leadership pour FAIRE. Loin des beaux discours, des longs rapports, des luttes de pouvoir. Quelque-part entre les zébritudes d’un écrivain à succès et les questions tragiques posées par ceux qui n’ont plus rien. Que pouvons-nous FAIRE pour l’écosystème de notre entreprise ? Quels talents utiliser pour FAIRE avancer les projets ? Comment mesurez le travail issu des projets collaboratifs ? Peut-on collaborer sur tous les sujets ? Bref, tout mettre en oeuvre pour utiliser au mieux notre cervelle et nos dix doigts pour faire, partager, encore et encore, toutes les valeurs, quelles qu’elles soient, et qui font de nous des êtres humains.

 

Catherine Thomas-Etienne

 

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