Robert WeiszLe thème de la conférence organisée par le Cercle du Leadership — « Face au chaos, comment établir un leadership de confiance »— était à la fois familier et mystérieux. Familier, car il est difficile de rencontrer un manager qui ne reconnaisse l’impact de la confiance sur le leadership d’un dirigeant et sur le fonctionnement d’une organisation. Mais mystérieux, dans la mesure où peu d’entreprises ont réellement conscience des moyens qui permettent de la construire ou de la regagner.

Comme nous le verrons plus loin, la réponse, apportée par les 5 conférenciers, a été tout à la fois passionnante et originale.

Il y a un risque à utiliser le concept de confiance. Comme tout le monde s’y réfère, mais le plus souvent à partir d’analyses ou de présupposés différents, la confiance peut apparaître comme un concept flou ou fourre-tout. La manière la plus classique d’éviter ce risque est de montrer que la confiance se construit sur des éléments rationnels, objectifs et vérifiables, que l’on peut regrouper sur quatre axes :

 –        La compétence, le savoir, l’expérience,

–        Le contrat, l’accord, la convention,

–        La clarté, la transparence, l’information,

–        Les résultats et la manière de les obtenir.

Le leadership de confiance est alors essentiellement un leadership transactionnel. Entre le « leader » et « ceux qui le suivent » se constitue un rapport d’échange d’éléments dont la valeur est objectivée. L’illustration la plus simple peut être donnée par un système de rémunération fondé sur un contrat où la récompense dépend directement de résultats évalués de manière claire par des indicateurs convenus de performance.

Le leadership est ici fondé sur une notion raisonnée de la confiance.

Ce leadership transactionnel, les codes de la confiance calculée, peuvent être mis à mal par de fortes évolutions du contexte, par des changements qui exigeraient la révision, voire la rupture des relations contractuelles.

Nos conférenciers du 15 avril dernier, sans négliger la conception précédente, nous ont entrainés vers une autre notion du leadership, pour lequel la confiance est fondamentalement affective, émotionnelle. Le leader construit la confiance sur son intégrité, sur l’expression authentique de ses convictions, ses passions. Les fondements de la confiance résident dans le fait d’être soi-même, dans le parler vrai.

Le leadership de confiance est un leadership d’espoir où le sens, la stabilité et la pérennité sont donnés par la vision, le projet, communiqués avec passion, sincérité et émotion.

Le leader dévoile son caractère, sa personnalité et se centre sur les autres en tant que personnes en devenir. Pour l’essentiel, le leadership de confiance est un don de soi, un acte de générosité dont la finalité est la croissance personnelle et le développement du leadership de l’autre.

En ce sens, la conception est celle d’un leadership transformationnel, où, non seulement le « leader », mais « les personnes qui le suivent »,  s’élèvent ensemble vers un niveau supérieur de motivation et d’éthique personnelle.

On sent bien que ce leadership transformationnel, parce qu’il vise avant tout l’évolution de la personne, est plus naturellement en phase avec un contexte en changement.

Quel est son risque principal ? D’être mis en danger dans sa crédibilité, lorsque les résultats ne sont pas au rendez vous.

Il apparaît que, quel que soit le contexte, mais plus encore face au chaos, où chacun est enclin à douter, les résultats, présents et à venir, sont le juge de paix du leadership de confiance.

Robert Weisz – Mai 2013

Professeur agrégé des Universités

IAE d’ Aix-en Provence

 

 

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