Philippe WattierTout le monde évoque la crise du leadership. A juste titre. Nous manquons cruellement de cette race d’hommes et de femmes qui sont capables de nous unir, de nous réunir, de nous élever, de nous faire avancer, de nous amener à donner la meilleure part de nous-mêmes.

Mais plutôt que de nous en lamenter à l’envi, ce qui est un exercice national, nous préférons explorer les zones parfois enfouies où existent encore des traces de ce leadership tant convoité… et la bonne nouvelle, c’est qu’il y a en a !

Il suffisait d’y penser … quoi de mieux pour dénicher ces leaders, que de demander à un panel de dirigeants d’entreprise -nos membres- de les débusquer pour nous ? Quoi de mieux ensuite que de s’intéresser à eux, de regarder ce qu’ils ont fait sans autre préoccupation que celle de chercher à valoriser ce qu’ils ont accompli ? Quoi de mieux, enfin, que de désigner celle ou celui qui nous parait le mieux correspondre à cette acception exigeante ?

C’est ce que le Cercle du leadership a fait en organisant en cette fin d’année la première édition des prix du leadership. Un prix du leadership pour un leader reconnu. Un prix « Coup de Cœur » pour un leader en devenir. A cette occasion, nous avons pu mesurer la richesse du patrimoine entrepreneurial Français. Il est juste malheureux qu’on en parle aussi peu.

Nous avons au bout de ce long processus distingué Guillaume Pepy, un cheminot du XXIème siècle, mélange de la tradition du Service Public à la Française et d’audace non feinte, qui embarque ses équipes vers la modernité grâce à un leadership d’encouragement, un leadership compassionnel aussi, qui nous a touchés lors de l’accident de Brétigny.

Notre prix « Coup de Cœur » est allé à Michael Ohana, un jeune entrepreneur qui a fait du « e-learning » un succès français, qui a lu toutes les évolutions à venir de la transmission des connaissances et qui a compris le fonctionnement des gouvernances modernes basées sur le leadership partagé.

Mais au-delà de nos deux lauréats, comment ne pas saluer le leadership de Gerald Karsenti ( HP France) qui se considère avant tout comme le coach de ses jeunes potentiels ; l’avènement d’un leadership féminin tant attendu, incarné par Dominque Reiniche, (Coca-Cola), Delphine Ernotte Cunci (Orange) ou encore Aline Sylla Walbaum (Christie’s) ; le leadership entrepreneurial de ces créateurs d’entreprise passionnés par la défense de leur métier et de l‘emploi, Jean-Guy le Floc’h, (Armor Lux) et Jean-Marc Gaucher, (Repetto) ; celui enfin de ses grands capitaines d’industrie, Alexandre de Juniac, (Air France »/KLM) ou Hubert Sagnières (Groupe Essilor) qui relèvent par la transparence et la continuité de leur management les défis les plus difficiles.

L’idée que ces grands leaders existent doit nous conforter dans notre entêtement à vouloir sans cesse remettre l’ouvrage sur le métier. Notre année 2014 nous permettra d’approfondir encore ce thème. Nous questionnerons « la fin du management » sans doute parce que nous lui préférons «l’avènement du leadership»… Nous verrons bien ce qui sortira de nos réflexions, mais une chose est certaine, après cinq ans de travaux, nous n’avons pas épuisé notre sujet, loin s’en faut.

… A 10.000 kilomètres de nous, au bout de l’Afrique… un des grands leaders de notre temps vient de s’éteindre, Nelson Mandela !
Quelle était donc sa recette ? Certainement ce don total de lui-même que nous aimons souvent citer pour qualifier toute forme de leadership ; dans son cas, il aura « donné » 25 ans de sa vie à la défense de ses convictions. Mais sans doute y avait-il chez lui une grâce particulière peu accessible aux communs des mortels : la capacité de pardon !

Nous ne pouvions terminer cet édito et cette année 2013 sans évoquer son leadership emblématique.

 

Philippe Wattier – décembre  2013
Photo : Cyril Ananiguian

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